05 avril 2006

[GREVE] Une AG ou une réunion d'information?

Ce mercredi a eu lieu la dernière Assemblée Générale avant les vacances de Paques. En tout cas à l'UVSQ, les étudiants n'ont pas attendu cette échéance pour reprendre le travail et se détourner de la mobilisation étudiante... Pour commencer, je suis arrivé un peu en retard, et j'ai manqué une partie du bilan (notamment la manifestation réussie de mardi dernier).

Bilan :
  • La mobilisation n'est pas qu'une question de nombre : le gouvernement n'a pas entendu alors que la mobilisation gagne en nombre. Celle-ci devra passer le cap des vacances scolaires.
  • La rencontre avec l'Intersyndicale et les parlementaires UMP n'a rien donné de plus, la réponse est la même.
  • Proposition d'un apéritif festif avant les vacances.

Perspectives :
  1. Communiquer sur le CPE avant les vacances (vendredi par exemple).
  2. Il faudrait faire plus pression sur les voies de communication ou les gares.
  3. Proposition de blocage de la gare des Chantiers à Versailles de 15h à 16h.
  4. Pour bloquer la gare, il faut être nombreux. Sinon une action coup de poing n'aura aucun impact.
  5. Attention quand on s'attaque aux transports publics, cela rend les gens nerveux. Proposition plutôt d'un sit-in dans le hall de la gare.
  6. A propos du débrayage forcé des entreprises, cela reste assez gonflé. Il faut utiliser les moyens qui nous restent et expliquer aux gens les objectifs de notre mouvement.
  7. Il faut attaquer les points vitaux de l'Etat (dans le texte : il faut le faire chier) pour qu'il retire le CPE. L'action doit se radicaliser surtout si on parvient à expliquer nos gestes.
  8. Ici, il n'y a pas de dynamique de grève, proposition d'ateliers pour relancer le mouvement d'une autre façon.
  9. Il faut élire de nouveaux représentants pour la coordination nationale de ce week-end (la semaine dernière cela n'a pas été fait).

Votes :
  • Vendredi après midi : organisation d'un apéritif festif : pour.
  • Versailles Chantiers, blocage de la gare : 15 s'abstiennent, 2 ne prennent pas part au vote, 4 sont contre, 22 sont pour. Contre vote pour un sit-in plutôt qu'un blocage : 10 s'abstiennent, 4 ne prennent pas part au vote, 13 sont contre, 2 pour.

Ce compte rendu lapidaire illustre une chose : à Saint Quentin, beaucoup sont passés à autre chose. Maintenant, je ne sais pas comment cela se passe à Versailles, mais j'ai bien l'impression que le mouvement s'est replié sur le "noyau dur". Au comptage, nous ne devions être pas plus de 72.
Autre aspect, plus animé cette fois-ci, ce fut lors de l'élection des représentants de la coordination nationale (qui se déroule du Vendredi au Dimanche à Lyon). Sept personnes se sont proposées pour y aller : les membres les plus "expérimentés", les plus motivés, "les vieux de la vieille" de la mobilisation, face à de nouveaux mobilisés. Et je ne sais pas si c'est un phénomène de lassitude face à ceux qui y vont à chaque fois, toujours est-il que ce sont trois nouveaux qui se sont fait élire, pour passer trois jours dans un amphi. Et cela n'a pas plu à tout le monde (entendu de loin : "On ne les connait pas ceux là, je ne les ai jamais vu depuis le début" : en gros, les résistants de 1945 quoi). Eh! Quand bien même ce serait le cas, un peu de sang neuf ne fait pas de mal.

Je rebondis sur cet essoufflement pour evoquer les actualités : Nanterre reprend le travail le 24 avril, Bordeaux vote son déblocage et ainsi de suite. Après un mois de blocage, beaucoup pensent désormais à rattrapper le retard. Des calendriers spécifiques ont été pris : les examens sont repoussés, la semaine de révision saute, tout est mis en oeuvre pour rattraper le retard. Reste le problème de Rennes, où le mouvement devient de plus en plus violent (CF cet article, mais à prendre avec des pincettes, je vous laisse seul juge). Cela voudrait-il dire que le mouvement pourrit? D'un côté, les affrontements entre grévistes et partisans anti-blocage, de l'autre, les casseurs. Il devient vraiment urgent pour les autorités de trouver une solution au problème.

Concernant le blocage de la gare, je doute que la circulation soit perturbée (y a des chances qu'il n'y ait pas assez de monde), et que cela se transforme en sit-in dans le hall (peut être serait-ce une solution plus sage?). Sinon, ils pourraient démonter le siège d'une permanence UMP aussi (vu à la télévision, mais pareil, cela requiert du monde pour déplacer les bureaux). La radicalisation du mouvement serait-elle la dernière phase du combat pour le CPE?

Aucun commentaire: