05 avril 2006

[GREVE] L'ultime manifestation? Ou le début d'une nouvelle forme de la crise du CPE?

Depuis vendredi dernier, beaucoup d'aspects de la mobilisation ont été bouleversés, par l'allocution du président de la République, puis par les différentes manoeuvres entre Premier Ministre, ministre de l'Intérieur et députés du Parlement...
Revenons quelques jours en arrière :
Vendredi soir, allocution de Jacques Chirac. Outre un petit problème de syncronisation entre l'image et le son (effet écho), le discours de notre président de la République semble toujours mollasson : à l'image d'un président semblant être complètement dépassé par les évènements. Il dit à la caméra avoir compris les inquiétudes des jeunes et des parents desdits jeunes et annonce, afin de calmer la situation, la promulgation du Contrat Première Embauche, mais demande à ne pas l'appliquer, laissant ainsi le temps au Parlement de retrouver ses prérogatives et concocter quelque chose pouvant soit rendre le CPE moins effrayant (c'est à dire débarassé des deux points les plus critiqués par l'opinion : la période de deux ans de "consolidation" et le licenciement sans explications). Ce qui ressemble fortement à un désaveu, bien que ce soit démenti par l'entourage du Premier Ministre.
Pendant le week-end,
Samedi, un sondage pour le Monde paraît, affirmant que 71% des sondés pensent que la position défendue par Jacques Chirac radicalise le mouvement (sondage Ipsos pour Le Monde), bien que la proposition de réduction de la période d'un an soit approuvée par 54% des sondés.
Selon J-F Dodriot, meneur de l'enquête :
La promulgation de la loi a été vécue comme une provocation, le président donnant le sentiment de continuer à vouloir établir un rapport de force et à ne pas reconnaître ses erreurs. Il y a une semaine, on avait l'impression qu'il serait possible d'aménager le CPE 1 pour avoir un CPE 2. Aujourd'hui, le CPE 2 est quasiment mort dans l'opinion, mais aussi dans la classe politique"
Plus encore, la déclaration de Jacques Chirac aurait pu faire baisser le pourcentage de solidaires au mouvement anti-CPE, mais celui-ci recule faiblement, de 63% à 59%. Toujours selon J-F Dodriot :
"Quand un président de la République intervient et que plus des deux tiers de la population dit que cela va radicaliser la situation, on peut difficilement ne pas dire que c'est raté"
"Un recul aussi faible avec un président qui lâche du lest, ce n'est pas pas bon"
Ainsi, De Villepin complètement à sec, se voit écarté de la suite des opérations.
Reste à savoir ce qui nous attend avec Sarkozy et les parlementaires (personnellement, je compte plus sur les parlementaires et leur bon sens que sur quelqu'un qui va se faire mousser pour l'an prochain).

Toujours est-il qu'aujourd'hui mercredi (l'auteur est un peu en retard), la première réunion entre syndicats et parlementaires n'a pas donné de réponses. "ils ont écouté", mais pour les syndicats, la suite des opérations passe par le retrait du CPE.

Tout de suite après la pub, un reportage exclusif sur la dernière AG avant les vacances

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