11 avril 2007

Nouveau blog

Je cesse de poster dans ce blog, puisque son usage ne correspond plus vraiment à ce que je veux en faire.
La suite, c'est sur : Mon Petit Monde

06 avril 2007

L'identité nationale, la nationalité et l'immigration

Ce soir en rentrant d'un cours tardif, dans le métro, j'ai été interpelé par un monsieur africain, qui semblait vouloir discuter, preuve que dans le métro, bien que les walkman et autre ipods se soient massivement répandus isolant positivement (plus besoin d'entendre la vie pas forcément intéressante de la voisine) ou négativement (manque de réactivité, repli sur soi), la discussion entre deux inconnus est tout à fait possible.
Le thème de la discussion a très vite tourné autour des questions de nationalité et d'immigration. Ce monsieur a de par ses parents des origines sénégalaises et ivoiriennes. Il a voyagé aux Etats-Unis et justifie d'une longue présence sur le territoire, il est donc pour l'administration considéré comme français. Là n'est pas tellement le problème.
Ce monsieur avait une grosse rancoeur contre notre candidat-ex-ministre de l'intérieur, et notamment sur sa position vis à vis de l'immigration, régulière comme irrégulière. Ce qu'il pointait du doigt, c'est "qu'est-ce qui fait de nous des français?". Il est vrai que si l'on regarde la carte d'identité, la République Française considère dans ses principes fondateurs (liberté, égalité, fraternité) toute personne entrée légalement sur le territoire, vivant sur le territoire français comme français, indifféremment de son origine, sa couleur de peau etc. Même moi, en tant que "français d'origine" je pourrais dire que ma nationalité s'exprime uniquement sur ma carte d'identité, je pourrais me réclamer de mes origines à la fois nantaises et normandes... Ok, mais après? Qu'est-ce qui permet de juger qui doit rester, qui doit partir? Ces réflexions auraient du être publiées lorsqu'ont eu lieu la mascarade des régularisation et de la soi-disante étude des dossiers au cas par cas (sachant qu'en fait une lettre type a tout simplement été balancée et point barre).
Ainsi, on se trouve avec un candidat ex-ministre dont les parents sont d'origine étrangère (non française) qui se trouve à présent en mesure de dire qui a le droit d'être français ou non. Bien sûr, il manquait à mon monsieur la notion d'espace-temps.
Mais au delà du compte des années, ce qui chagrinait le plus mon interlocuteur, c'était le manque de reconnaissance vis à vis de la population immigrée, arrivée pour construire ou reconstruire la France, les infrastructures après la guerre, pour finalement être considérée comme parasite ou indésirable plusieurs années après. Ce manque de reconnaissance selon lui semblait s'exprimer beaucoup plus en France qu'aux USA, qui est une terre d'immigration à plus fort titre que la France (dû à la colonisation progressive d'un gigantesque territoire), ce qui fait que le raisonnement pouvait se battre en brêche de cette manière.
Mais la station d'arrivée de métro dans ce genre de situation arrivant plus vite que d'ordinaire, nous n'avons pu continuer à deviser. Toujours est-il que ce que j'ai tenté de développer n'est pas nouveau, cela date depuis l'accession de Nicolas Sarkozy au ministère de l'Intérieur et j'enfoncerais des portes ouvertes en disant que cela empirerait s'il était élu...