09 mars 2006

[EMPLOI] CPE, fumble critique?

Un titre un peu "Role Play", (fumble désigne un tirage faible à un coup de dés) bien qu'il soit présomptueux que le CPE ait pris un "coup critique" à l'heure actuelle. Nos grands bornés sont toujours décidés à faire appliquer leur plan miracle pour l'emploi, et pourtant... pourtant... il y a un jet de confusion à l'intérieur même de la majorité à l'Assemblée. Celui-ci est visible dans cet article du Nouvel Observateur [>.
En effet, certains députés UMP (Hervé de Charette, Laurent Wauquiez, Yves Jego, , et même Jean Louis Borloo [ah oui quand même]) ont manifesté leurs "doutes" quand aux résultats du CPE (mieux vaut tard que jamais pourrait-on dire). Problème, De Villepin et Sarkozy n'apprécient guère ces trompes discordantes dans leur orcherstre libéral.
Mais pas de triomphalisme trop exacerbé, il y a forcément une explication logique à ces premières reculades : la plus évidente, et d'ailleurs citée par Hervé de Charette, ce sont les présidentielles de 2007 (décidément, qui n'y pense pas?). Ah ben oui, tout de suite, c'est moins reluisant. On ne comprend pas que le CPE et sa période d'essai à 2 ans est du grand n'importe quoi (à l'extrême rigueur, un an aurait suffi), on flippe surtout pour le siège qu'on risque d'abandonner l'an prochain.

"Devant les tensions et les incompréhensions (...), il faut suspendre le projet du CPE et ouvrir la porte au dialogue. Le CPE, c'est un échec qui peut, si le gouvernement s'obstinait, nous coûter l'élection présidentielle et beaucoup de parlementaires pensent la même chose". "On ne va tout de même pas jouer la présidentielle à la roulette russe" !

Donc certains députés seraient prêts à mettre de l'eau dans leur vin, histoire de ne pas devenir complètement impopulaires (en totale contradiction avec le slogan de leur parti d'ailleurs). Si De Villepin reste inflexible sur son projet, il manifeste tout de même quelques faibles signes d'ouverture (notamment parce que sa côte de popularité est en chute libre, arrivant autour de 41% d'opinions positives [Paris Match]), histoire de contenter quelque peu la population.

Tout mon gouvernement, toute notre majorité veulent construire avec les Français cette société de l'égalité des chances" (je me demande pourtant à quel moment les français ont été consultés).

Il serait question d'aides pour ceux dont le contrat aurait été cassé au bout de six mois :

Le Premier ministre a confirmé qu'il ferait des "propositions" dans "les tout prochains jours" pour "enrichir le parcours d'embauche". Selon Jean-Louis Borloo, une des pistes pourrait être d'étendre la Convention de reclassement personnalisé (en cas de licenciement économique) aux jeunes en CPE dont le contrat serait rompu "au bout de cinq six mois"
Selon l'Expansion [>, il s'agirait dune prestation
reservée aujourd'hui aux licenciés économiques : pendant huit mois, la personne perçoit une rémunération supérieure à l'allocation chômage et bénéficie d'aides à la recherche d'emploi et de formations.
Cela est bien beau, mais on ne sait toujours pas ce qui se passera pour qui pourrait se faire virer au bout des deux ans d'essai (bien que je ne sois pas d'accord totalement avec les arguments des syndicats étudiants : un patron qui prend un jeune et le forme à son poste ne va pas s'amuser à le virer au bout de deux ans pour en reprendre un autre et recommencer à zéro).
Toujours est-il qu'il y a quand même un malaise même chez les sarkozystes (Yves Jego estime qu'il est
"impensable qu'on n'écoute pas ce qui s'exprime dans la rue, chez les jeunes" (31 universités bloquées, mais pas la notre haha). Il a déploré que l'on se "retrouve dans des situations figées, du tout ou rien, du pour ou contre", souhaitant l'émergence d'une "troisième voie qui permette de dégonfler les angoisses et en même temps d'avancer". A présent la balle est dans le camp des syndicats, qui de toute façon ne souhaiteront certainement pas voir "enrichi" le CPE, et vont continuer à le refuser...
Un petit pas, mais peut être le premier vers une reculade du gouvernement et du parlement (de toute façon, ils ne cessent d'avancer et de reculer, en témoigne le débat sur la licence globale, qui fera l'objet d'un prochain billet).

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