En ce jour anniversaire de la plus grosse pantalonade électorale qu'ait pu subir le Parti Socialiste, les journaux, la radio, la télévision reviennent en choeur sur les évènements d'il y a quatre ans : la seconde place du Front National, la sortie la tête haute de Lionel Jospin ("j'assume la responsabilité" etc. etc.), à tel point qu'à la veille de chaque élection son fantôme flotte au siège du PS, rue de Solférino, les manifestations monstres contre le FN, le second tour et le quasi plébicite de Jacques Chirac, qui, avec 82% des suffrages exprimés, puis par une Assemblée Nationale à sa botte (environ 2/3 pour la droite), beaucoup (dont moi à l'époque) ont pensé que la France allait pouvoir enfin reprendre le chemin d'un gouvernement fort, que des réformes allaient pouvoir être entreprises, et que le marasme de la cohabitation n'était qu'un mauvais souvenir.
Quatre ans après, qu'en est-il? Des réformes, il y en a eu : retraites, sécurité sociale, emploi. Mais ce que l'on retient, ce sont les crises que le gouvernement a du affronter : face aux retraites, face à la canicule, face aux jeunes des banlieues, puis dernièrement face aux étudiants mobilisés contre le Contrat Première Embauche. Sans compter les différentes affaires qui ont pu discréditer ledit gouvernement : le Non au Référendum sur la Constitution Européenne (et deux hommes politiques qui auront contribué à conforter les français sur leur position de refus : le président de la République et son Premier Ministre, Jean Pierre Raffarin - "Win The Yes Needs The No To Win Agaisnt The No"), la bataille entre Nicolas Sarkozy et Jacques Chirac puis Dominique de Villepin, le camouflet du Clémenceau (qui au passage aura coûté plus cher à faire des allers-retours qu'à être démantelé en France), puis les manoeuvres politiques qui rendent la crise encore plus forte (la promulgation mais non application du CPE en est un très bon exemple).
Si je fais ce court - et pas forcément pertinent - résumé de quatre ans de pouvoir par la droite, c'est parce que le parti qu'on pensait désormais vaincu après le second tour semble gagner de l'audience. Le dernier sondage IFOP, paru vendredi dernier donne des frissons :
Toutefois, il s'agit de la vision la plus pessimiste. Selon d'autres observateurs, l'UMP by Sarkozy aurait récupéré un bon nombre de militants FN, et le parti de Philippe De Villiers a repris les formules choc de Le Pen (lutte contre "l'islamisation de la France"). Mais est-ce suffisant? Le principal intéressé de l'histoire se présente comme "le seul probablement actuellement à pouvoir incarner une véritable alternative avec ce que j'appellerai le pouvoir UMPS". Réjouissant.
Que peut-on faire pour contrecarrer cette perspective peu engageante? La balle est dans le camp des partis modérés, qui devront porter sur la place publique tous les débats de société : emploi, sécurité, économie, culture etc. Il y a certainement dans l'opinion française une lassitude, et celle-ci mérite qu'on y réponde.
En attendant, il reste presque un an de campagne électorale, de nombreuses surprises nous attendent...
Quatre ans après, qu'en est-il? Des réformes, il y en a eu : retraites, sécurité sociale, emploi. Mais ce que l'on retient, ce sont les crises que le gouvernement a du affronter : face aux retraites, face à la canicule, face aux jeunes des banlieues, puis dernièrement face aux étudiants mobilisés contre le Contrat Première Embauche. Sans compter les différentes affaires qui ont pu discréditer ledit gouvernement : le Non au Référendum sur la Constitution Européenne (et deux hommes politiques qui auront contribué à conforter les français sur leur position de refus : le président de la République et son Premier Ministre, Jean Pierre Raffarin - "Win The Yes Needs The No To Win Agaisnt The No"), la bataille entre Nicolas Sarkozy et Jacques Chirac puis Dominique de Villepin, le camouflet du Clémenceau (qui au passage aura coûté plus cher à faire des allers-retours qu'à être démantelé en France), puis les manoeuvres politiques qui rendent la crise encore plus forte (la promulgation mais non application du CPE en est un très bon exemple).
Si je fais ce court - et pas forcément pertinent - résumé de quatre ans de pouvoir par la droite, c'est parce que le parti qu'on pensait désormais vaincu après le second tour semble gagner de l'audience. Le dernier sondage IFOP, paru vendredi dernier donne des frissons :
A ce rythme, on entend déjà le principal intéressé faire des bruits de sabre pour le scrutin de l'an prochain. Mais que font les partis modérés pour contrer le FN? Pas grand chose malheureusement : à gauche, les divisions vont bon train (les ténors du PS veulent tous leur part du gâteau), à droite, les discrédits rendent la majorité de moins en moins appréciée. A l'extrême gauche, on reste encore dans un situation d'affront qui n'engage que leurs militants. Et à l'extrême droite? On attend (Cf un sketch des Guignols de l'Info, presque prémonitoire).35% des Français pensent que l'extrême droite enrichit le débat politique (65% d'avis contraire).
Jean-Marie Le Pen (48%) est toujours en tête des personnalités incarnant le mieux l'extrême droite.Ce sondage montre que ceux qui estiment que l'extrême droite enrichit le débat politique estiment que sa contribution est la plus utile en matière d'immigration (43%), puis sur la sécurité (31%). Viennent loin derrière le chômage (14%), l'éducation (7%) et la protection sociale (5%).
Toutefois, il s'agit de la vision la plus pessimiste. Selon d'autres observateurs, l'UMP by Sarkozy aurait récupéré un bon nombre de militants FN, et le parti de Philippe De Villiers a repris les formules choc de Le Pen (lutte contre "l'islamisation de la France"). Mais est-ce suffisant? Le principal intéressé de l'histoire se présente comme "le seul probablement actuellement à pouvoir incarner une véritable alternative avec ce que j'appellerai le pouvoir UMPS". Réjouissant.
Que peut-on faire pour contrecarrer cette perspective peu engageante? La balle est dans le camp des partis modérés, qui devront porter sur la place publique tous les débats de société : emploi, sécurité, économie, culture etc. Il y a certainement dans l'opinion française une lassitude, et celle-ci mérite qu'on y réponde.
En attendant, il reste presque un an de campagne électorale, de nombreuses surprises nous attendent...
1 commentaire:
C'est vrai que j'ai oublié un détail important : les médias adorent se faire peur et faire peur aux gens. Mais tout de même, 35% ça parait quand même grand, et c'est plutôt révélateur d'un malaise profond : la politique déçoit les français, lesquels lui rendent par le vote radical.
Je suis d'accord avec toi pour Philippe de Villers. Tu as peut être entendu parler d'un brûlot (ou d'un pamphlet, voire plutôt du prozac littéraire) sur "l'infiltration des islamistes dans les aéroports de France", s'appuyant sur une note des RG qui ne semble pas authentique (dans le langage administratif, on ne parle pas directement de "Charia").
De Villiers reprend donc les ficelles grossièers d'un racisme malodorant ; peut être que la Vendée l'écoutera, mais j'ose espérer qu'en désespoir de cause, ses probables auditeurs se tournent vers l'UMP. C'est quand même dingue d'en arriver à souhaiter ça...
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