Pas de triomphalisme, ce n'est pas encore fait. Mais il faut avouer que cette semaine fut intense en termes de désaveu contre le CPE :
Au niveau local, l'UVSQ a rejoint le mouvement de contestation mardi dernier (14/03/2006), et a participé à sa première manifestation jeudi dernier (16/03/2006).
Au niveau national, jeudi était le jour de la grande manifestation contre le CPE. Contrat rempli, puisque selon les chiffres (comme d'habitude avec un delta important) le nombre de manifestants compris entre 247 000 et 500 000 individus. Bon point, puisque c'est plus que la manifestation du mois dernier (chiffre non trouvé, merci de me l'adresser en commentaire).
Plus emblématique, fut la publication le même jeudi d'un sondage CSA, où 68% des français sont "pour le retrait du CPE", ce qui devrait normalement faire réfléchir nos dirigeants.
La manifestation de jeudi dernier fut très médiatisée, notamment pour les incidents et heurts qui l'ont émaillé en fin de journée. Toutefois, il ne s'agissait pas en majorité d'étudiants, mais plutôt de casseurs et autres militants d'extrême droite "casqués et armés de barres de fer", qui n'ont aucun rapport avec le reste du mouvement. Au contraire, les ravages qu'ils ont provoqués dans le quartier latin pouvaient dans leur idée servir à discréditer le mouvement, liguant contre eux le reste de la société française. Raté, puisque la société française, ce ne sont pas que des citoyens qui regardent leur poste de télévision, écoutent la radio ou lisent les journaux, ce sont aussi des pères et mères de famille qui s'inquiètent pour l'avenir de leur fils ou fille. En cela, on peut expliquer le fort résultat du sondage que j'évoquais quelques lignes plus haut.
Ecoutant moi même la radio ce matin (Europe 1 notamment) deux chroniques : "La France vue par la presse anglo-saxonne de Jean-Bernard CADIER", et "L'éditorial politique de Catherine NAY". La première présente l'oeil des journaux anglos-saxons :
L'éditorial de Catherine NAY fait une rétrospective de la politique d'emploi de Dominique de Villepin, depuis son accession au poste de Premier Ministre.
Au regard de ces deux articles, un point commun domine : la précipitation de notre Premier Ministre a braqué les deux tiers de la population.
Enfin, une "perspective" trouvée dans le 20 Minutes d'hier : Celle-ci avance que le CPE est en état de "mort clinique". Rien que ça!
Après ce portrait sans concessions, le chroniqueur démontre aussi que 20 années de politique continue en termes d'emploi que ce soit de la gauche ou de la droite, n'ont pas arrangé la situation : "la droite et la gauche s'étant piteusement passé le relais de mesurettes dans ce domaine". Eh oui, les vérités sont difficiles à entendre.
Le dernier coup de semonce, ce sont les sarkozystes qui le donnent (par le biais de Patrick Devedjian, Monsieur Grande gueule de la droite voir le billet "Etudiants, méfiez vous, la droite vous diabolise") :
Et pan, le coup de poignard dans le dos! "Si Nicolas Sarkozy avait conduit la politique du pays". Cette phrase acerbe ne pourrait être qu'un coup d'esbroufe, quand on lit l'interprétation que le postais plus haut (celle des alpinistes)... Ne lui laissons pas ce plaisir!
Au niveau local, l'UVSQ a rejoint le mouvement de contestation mardi dernier (14/03/2006), et a participé à sa première manifestation jeudi dernier (16/03/2006).
Au niveau national, jeudi était le jour de la grande manifestation contre le CPE. Contrat rempli, puisque selon les chiffres (comme d'habitude avec un delta important) le nombre de manifestants compris entre 247 000 et 500 000 individus. Bon point, puisque c'est plus que la manifestation du mois dernier (chiffre non trouvé, merci de me l'adresser en commentaire).
Plus emblématique, fut la publication le même jeudi d'un sondage CSA, où 68% des français sont "pour le retrait du CPE", ce qui devrait normalement faire réfléchir nos dirigeants.
La manifestation de jeudi dernier fut très médiatisée, notamment pour les incidents et heurts qui l'ont émaillé en fin de journée. Toutefois, il ne s'agissait pas en majorité d'étudiants, mais plutôt de casseurs et autres militants d'extrême droite "casqués et armés de barres de fer", qui n'ont aucun rapport avec le reste du mouvement. Au contraire, les ravages qu'ils ont provoqués dans le quartier latin pouvaient dans leur idée servir à discréditer le mouvement, liguant contre eux le reste de la société française. Raté, puisque la société française, ce ne sont pas que des citoyens qui regardent leur poste de télévision, écoutent la radio ou lisent les journaux, ce sont aussi des pères et mères de famille qui s'inquiètent pour l'avenir de leur fils ou fille. En cela, on peut expliquer le fort résultat du sondage que j'évoquais quelques lignes plus haut.
Ecoutant moi même la radio ce matin (Europe 1 notamment) deux chroniques : "La France vue par la presse anglo-saxonne de Jean-Bernard CADIER", et "L'éditorial politique de Catherine NAY". La première présente l'oeil des journaux anglos-saxons :
"Il y a dans le vocabulaire politique français des mots intraduisibles en anglais : précarité (Observer). Pourtant c'est un mot indispensable pour comprendre la France d'aujourd'hui. Dans l'ensemble, le CPE est une bonne idée mal présentée : Dominique de Villepin a été imprudent de faire passer une nouvelle loi sans concertation préalable et sans se conformer à des procédures habituelles.
Le Guardian prend au sérieux le débat en France, et écrit que seule la France a une capacité unique de rappeler au monde quelles sont les questions importantes.
Le New York Times explique qu'en France les manifestations sont le seul moyen de se rappeler au gouvernement.
Le Financial Times se demande comment va se terminer la crise. D'ordinaire, Jacques Chirac cède aux jeunes, mais cette fois-ci, il soutient son Premier Ministre. Le Financial Times parle aussi du soutien ambigu de Nicolas Sarkozy. Si le gouvernement recule, il lui sera difficile de demander des réformes. En conclusion, Chirac, De Villepin et Sarkozy pourraient être comparés à trois alpinistes encordés. Si l'un tombe, il entraînera dans sa chute les autres
L'éditorial de Catherine NAY fait une rétrospective de la politique d'emploi de Dominique de Villepin, depuis son accession au poste de Premier Ministre.
A son installation comme Premier Ministre, Dominique de Villepin avait reçu les partenaires sociaux, en parlant de "flex-sécurité", son projet pour l'emploi, sans aller plus loin. Le CNE, adopté par ordonnance avait créé une première surprise. C'était risqué, mais ça marche, apparemment 350 000 auraient été conclus. Encouragé par ces résultats, le Premier Ministre a voulu aller plus loin. suite à la crise des banlieues, il propose une sorte de clone du CNE, le CPE, sauf qu'il concerne les entreprises de plus de 20 salariés. Il avait ses raisons politiques, face au Ministre de l'Intérieur, il entendait démontrer qu'il pouvait être un possible rival pour Nicolas Sarkozy. Dans une sorte d'échappée du peloton, il a concocté le CPE tout seul : ses ministres, sa majorité et les syndicats l'ont découvert seulement au moment où il l'a présenté, le 16 janvier. Cette précipitation était l'erreur à ne pas commetre, surtout en termes d'emploi pour les jeunes. L'histoire des 20 dernières années regorge d'exemples. De plus, l'absence de pédagogie et de patience envers l'opinion a fait apparaître un "contrat kleenex", voire un problème de société. Les syndicats se font donc intransigeants, bien que pour l'heure, Dominique de Villepin se refuse à toute interruption du processus. Pourtant, hier face aux directeurs d'universités qui lui ont dit "on va au clash", il a laissé quand même entrevoir la possibilité d'un dialogue.
Au regard de ces deux articles, un point commun domine : la précipitation de notre Premier Ministre a braqué les deux tiers de la population.
Enfin, une "perspective" trouvée dans le 20 Minutes d'hier : Celle-ci avance que le CPE est en état de "mort clinique". Rien que ça!
Aujourd'hui, la question n'est plus de savoir si le CPE est bon ou mauvais pour l'emploi, s'il doit être retiré ou maintenu [...] La rue ne fut que l'ultime hémorragie ; il avait déjà été mis à mal par la précipitation, la négligence et la légerté [...] L'amateurisme fut l'autre marque de fabrique du CPE et avant cela du CNE ; on les sait d'une extrême légerté juridique ; ni l'un ni l'autre n'échapperaient à un tir de barrage d'actions en justice menées par les salariés licenciés sans motif dans le cadre de ces nouveaux contrats.
Après ce portrait sans concessions, le chroniqueur démontre aussi que 20 années de politique continue en termes d'emploi que ce soit de la gauche ou de la droite, n'ont pas arrangé la situation : "la droite et la gauche s'étant piteusement passé le relais de mesurettes dans ce domaine". Eh oui, les vérités sont difficiles à entendre.
Le dernier coup de semonce, ce sont les sarkozystes qui le donnent (par le biais de Patrick Devedjian, Monsieur Grande gueule de la droite voir le billet "Etudiants, méfiez vous, la droite vous diabolise") :
Patrick Devedjian a jugé vendredi 17 mars que le Premier ministre Dominique de Villepin a fait un "choix un peu aventureux" avec le Contrat première embauche. Ce proche de Nicolas Sarkozy estime en outre que, sans dialogue social approfondi, le CPE "ne peut être qu'une mesure d'expérimentation".
"Nous aurions fait sans doute autrement si Nicolas Sarkozy avait conduit la politique du pays", note Patrick Devedjian dans un entretien à Radio Notre Dame, RCF et La Croix, publié vendredi dans le quotidien. "Mais quand on est sur le même bateau, on suit les instructions du capitaine".
Et pan, le coup de poignard dans le dos! "Si Nicolas Sarkozy avait conduit la politique du pays". Cette phrase acerbe ne pourrait être qu'un coup d'esbroufe, quand on lit l'interprétation que le postais plus haut (celle des alpinistes)... Ne lui laissons pas ce plaisir!
5 commentaires:
Arretez de dire des conneries...
Vous etes peut etre en greve, mais nous à Versailles, nous ne sommes pas en greve, alors specifiez que vous etes de Saint Quentin et appelez votre blog uvsq saint quentin parceque nous, on en a marre des blocages, et si Versailles est bloqué par l'Unef, ca finira a coup de batte de base ball.
(on a pas envie de ratter nos exam a la fin nous, On est pas des glandeurs)
Cher "gars de Versailles" (en passant, vive la sincérité, tous les commentaires ici, ce ne sont, à part quelques exceptions, des "un étudiant de saint quentin", "un utilisateur anonyme" et autres...)
Ce que tu relèves est une inexactitude dans le titre du blog. Elle m'a déjà été faite et je l'ai en partie réglée, et le titre m'a échappé, il est vrai. Grâce à toi, cette imprécision sera résolue définitivement. Pourtant, une observation plus circonspecte du blog t'aurait fait remarquer le logo titre explicitement "le blog des étudiants de l'université de Saint Quentin en Yvelines"...
Bien, maintenant, le corps de ton sujet : il me semble pourtant qu'il y a eu une Assemblée Générale jeudi dernier à Versailles, mais je ne suis pas certain en effet qu'elle ai proclamé la grève. Qui plus est, pour ce qui est des blocages, ce n'est la priorité ni chez nous ni chez vous (puisque vous aimez, "gars de versailles" vous réhausser par rapport aux SSH).
Je reprends votre dernière phrase "on n'a pas envie de rater nos examens à la fin, nous ne sommes pas des glandeurs", (j'en profite pour corriger les fautes). Mais en SSH c'est pareil! Dans mon TD, sur une trentaine, seulement 10 font la grève, les autres continuent à suivre les cours! Donc je vois mal où sont les glandeurs...
Tu as tout à fait le droit de ne pas être d'accord avec le mouvement de grève, la lutte contre le CPE, voire même mes articles qui tirent plus ou moins sur la droite, mais ce n'est pas une raison pour poster ce genre de commentaires stériles ici même. Normalement, ils sont fait pour que les lecteurs puissent donner leur avis, rebondis au moins sur ce qui est posté, plutôt que d'espérer la baston finale avec l'unef (dans laquelle je ne me reconnais pas vraiment, pour preuve, je ne suis pas allé manifester, ni jeudi, ni aujourd'hui).
étant sur place, je peux confirmer que ce ne sont pas des jeunes casqués dit d'extrême droite qui ont ravagés le quartier latin mais, des jeunes ayant bien bu et putot d'extreme gauche.
il ne faut pas tout confondre...
Oui, les militants fachos sont venus jeudi a la manif pour casser du manifestant. Il se faisaient lyncher par les anars quand les flics sont intervenus.
Stp, ne reprend pas les rumeurs de ce genre, si tu n'étais pas sur place.
Il est vrai que j'ai tenté de revérifier cette information, développée dans des journaux en ligne. Le problème en effet, c'est que pour composer cet article, j'ai fouillé pas mal au point d'atterrir sur cette page : Mobilisation tous azimuts contre le CPE, incidents à Paris et Rennes, tirée du site VousNousIls, il s'agit avant tout d'une dépêche AFP, donc en théorie neutre (car les rédacteurs de journaux n'ont pas encore apposé leur marque dessus.
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