Par ce titre, je veux évidemment parler du nombre d'universités touchées par la grève de protestation contre le CPE. Aujourd'hui, durant l'Assemblée Générale de ce midi, a été votée la grève à une importante majorité.
Il y avait une ambiance électrique dans cet Amphithéâtre Diderot (le plus grand de la fac), et pour la première fois depuis le début des actions contre le CPE (il y a un mois), l'Assemblée Générale a déplacé du monde (on se souvient des AG précédentes, dans l'amphithéâtre Condorcet, qui ne rassemblait qu'une cinquantaine de personnes). Il est fort probable que les évènements de la semaine passée (occupation de la Sorbonne et son évacuation, les dernières manifestations qui ont fait descendre beaucoup de monde dans les rues de Paris et certainement l'allocution de Dominique de Villepin sur TF1 dimanche dernier) n'y sont pas pour rien.
Votre serviteur, qui est pourtant peu porté sur le militantisme, est allé à l'Assemblée Générale (faisons l'hypocrite : si la BU n'était pas fermée, je ne suis pas sur que j'y serais allé. Mais vu qu'il y avait du monde, je me suis dit qu'il serait intéressant de jeter un oeil). Aussi, ce post sera destiné à en faire un compte rendu détaillé, puisque j'ai pris quelques notes.
Je découvre en pénétrant dans l'amphithéâtre une foule compacte, du jamais vu jusque là pour cette année. Une assemblée remontée, hurlant, vociférant (parfois), applaudissant. Motivée quoi.
Après la présentation par les présidents de l'Assemblée Générale, a débuté le débat, qui a occupé les 9/10èmes de la session. J'ai noté les interventions dans l'ordre, il s'agit de la synthèse des idées développées (je tiens à prévenir que j'ai pu en notant faire des erreurs).
Le temps passant, les perspectives ont été zappées au profit du vote (à mains levées) :
Maintenant, que peut-on en tirer? Il y a bien eu débat, ok. Le problème, récurrent, c'est le peu de respect dans les interventions des positions adverses (en l'occurence les quatre ou cinq étudiants pour le CPE ou contre la grève à l'UVSQ, ce qui n'est pas forcément le même combat) : les noms d'oiseau, les insultes fusent, les engueulades sont proches (heureusement, ce point n'a pas été atteint). C'est bien dommage, cela pourrait presque être un déni du droit d'opinion...
Toujours est-il que la prochaine AG aura lieu jeudi prochain à 11h, avant le départ pour la manifestation.
Blog-UVSQ (ou ses contributeurs) tenteront de se faire l'écho des évènements prochains. Si vous le souhaitez, vous pouvez faire tourner l'adresse autour de vous, nous essayerons de donner le maximum d'informations, concernant la situation à l'Université de Saint Quentin.
Il y avait une ambiance électrique dans cet Amphithéâtre Diderot (le plus grand de la fac), et pour la première fois depuis le début des actions contre le CPE (il y a un mois), l'Assemblée Générale a déplacé du monde (on se souvient des AG précédentes, dans l'amphithéâtre Condorcet, qui ne rassemblait qu'une cinquantaine de personnes). Il est fort probable que les évènements de la semaine passée (occupation de la Sorbonne et son évacuation, les dernières manifestations qui ont fait descendre beaucoup de monde dans les rues de Paris et certainement l'allocution de Dominique de Villepin sur TF1 dimanche dernier) n'y sont pas pour rien.
Votre serviteur, qui est pourtant peu porté sur le militantisme, est allé à l'Assemblée Générale (faisons l'hypocrite : si la BU n'était pas fermée, je ne suis pas sur que j'y serais allé. Mais vu qu'il y avait du monde, je me suis dit qu'il serait intéressant de jeter un oeil). Aussi, ce post sera destiné à en faire un compte rendu détaillé, puisque j'ai pris quelques notes.
Je découvre en pénétrant dans l'amphithéâtre une foule compacte, du jamais vu jusque là pour cette année. Une assemblée remontée, hurlant, vociférant (parfois), applaudissant. Motivée quoi.
Après la présentation par les présidents de l'Assemblée Générale, a débuté le débat, qui a occupé les 9/10èmes de la session. J'ai noté les interventions dans l'ordre, il s'agit de la synthèse des idées développées (je tiens à prévenir que j'ai pu en notant faire des erreurs).
- Les autres facs sont en grèves, qu'attendons-nous, agissons!
- Le CPE est présenté comme un CDI qui a pour but de faire baisser le chômage. Mais ce ne devrait pas être un contrat avec 2 ans de période d'essai, d'autant que les CNE n'auraient pas créé d'emplois, juste remplacé des départs à la retraite.
- La grève n'est pas le seul moyen d'action ; privilégions aussi la réflexion.
- [étudiant de la Sorbonne] Prenez conscience de la liberté de réunion dans votre fac (c'est impossible à la Sorbonne, le Quartier Latin est bouclé). C'est une mobilisation qui s'amplifie, mais en face (le gouvernement), il n'y a pas de dialogue pour résoudre le conflit. C'est un des rares mouvements sociaux de la jeunesse capable de faire reculer le gouvernement. Enfin, gardez à l'esprit que la grève ne signifie pas rocément le blocage de l'université et de sa vie, il faut monter en face une réflexion.
- [militant de la CGT] La CGT apporte son soutient au mouvement étudiant. Le CPE rentre dans un cadre général de mesures et plans pour les étudiants : CPE, CNE (contrat nouvelle embauche), CDE ("contrat dernière embauche" alias CDD-Senior). C'est une vie d'emplois précaires que propose le gouvernement. Ce dernier, dans le mouvement étudiant met en avant les casseurs pour tenter de diviser le mouvement. L'arrêt du CPE est une exigence, cela arrêterait la spirale de la casse du Code du Travail.
- [membre du SNESUP, syndicat des enseignants du supérieur] Le SNESUP se mobilise dès la manifestation du jeudi 16 mars. Les enseignants (actuellement une dizaine, la liste vient d'être créée, elle s'étoffera au fil du temps) s'engagent à ne pas pénaliser aux examens les étudiants et tenter de rattraper le plus de retard possible en cas de poursuite du mouvement. Le CPE n'est pas le premier contrat que les jeunes décrocheront, il s'agit d'un contrat proposé aux jeunes (et il y a de grandes chances qu'ils n'en cumulent pas deux ou trois).
- [étudiant en Médecine] Ne ferions nous pas la grève pour faire la grève (en rapport avec l'intervenant n°1 - interrompu).
- Chacun est convaincu que le CPE est dangereux (applaudissements). L'UVSQ ne peut rester en marge. Les solutions contre la précarité existent. De Villepin évite le débat, et rappelons qu'il s'était engagé à attendre deux ans pour mesurer les effets du CNE (applaudissements).
- Rappelons une date : le 18 mars, ce sera le bicentenaire de la création des Conseils des Prud'hommes (les "ancêtres des syndicats", dixit cet étudiant). On se bat pour un modèle social supérieur à bien d'autres. S'il y en a qui disent que les étudiants sont des gosses de riches, des nantis on peut leur prouver le contraire ! Des hommes plus pauvres que nous encore sont morts pour ce modèle social. Le CPE devait être un dialogue, pas la répression.
- La grève diffère du blocage de l'université. Etre en grêve ne signifie pas blocage systématique (contrairement à ce que les médias souhaiteraient faire comprendre aux gens).
- Le droit de grève diffère du devoir de grève. Si 10% des étudiants votent la grève, ils ne peuvent pas nous l'imposer. Je suis pour le CPE, car un jeune, s'il est compétent il sera forcément gardé (entendu dans l'assemblée : pas au bout de deux ans!).
- [membre de la CFDT] Les enseignants ne peuvent dire qu'ils ne sont pas concernés par le CPE (applaudissements nourris). Le professeurs se soucient de l'avenir de leurs élèves ou étudiants. Autre exemple, avec le CPE, qu'arrivera-t'il aux femmes revenant de congés maternité? (applaudissements nourris). En ce cas, il ne peut y avoir de cohésion sociale.
- [étudiant de médecine] Pour ceux qui sont comme moi, et qui deviendront interne, quand on est employé et que l'on a moins de 26 ans, on n'est pas pris en compte dans le calcul du nombre de délégués du personnel. Cela veut dire que vous n'êtes pas représentés dans les comités d'hygiène et sécurité. Concernant le blocage de l'université, cela voudrait dire que l'on bloque notre outil de travail. Rien ne nous empêche d'en discuter sans en arriver jusque là!.
- [membre de la SNCF] Pourquoi les jeunes s'interrogent-ils sur leur avenir? Pourquoi les réponses sont-elles toujours les mêmes? Cela fait trente ans que cela dure, et pendant ce temps, le chômage des jeunes a doublé (chiffres annoncés : 1977 : 11%, 2006 : 23%) (applaudissements nourris). On nous dit que le CPE est désormais inscrit dans le marbre, c'est faux. Nous l'avons fait (par le passé, repousser des lois déjà votées), nous le referons aujourd'hui! (applaudissements).
- Nous sommes la France! (applaudissements) C'est à nous de faire les lois (applaudissements nourris).
- Ceux qui sont venus à cette Assemblée sont présents pour discuter du CPE, pas pour imposer le blocage de l'université.
- En 2002, ce gouvernement n'a pas été choisi pour ce qu'il est. Et notre avenir sera en 2007 dans les urnes ! (applaudissements, entendu dans l'assemblée : "Chirac en prison!").
- Trois mois suffisent dans un CDI pour tester un employé fraîchement recruté? Toute la jeunesse est concernée et doit se mobiliser et pas seulement les étudiants. Nous devons mettre en place de nouvelles propositions (interpellé : "comme quoi?", réponse : "exprime toi, milite, fais autre chose que de dire "comme quoi"!") (ovations).
- Aller en cours, c'est un droit. L'université n'a rien à voir avec la politique (sifflets, huées). Le gouvernement vous crache dessus, pourtant c'est vous qui l'avez élu (sifflets, huées).
- Nous sommes une jeunesse qui ne croit en rien, c'est désolant.
- Dans les patrons, il y a un maximum de cons (applaudissements). Nous sommes dirigés par une classe qui n'en a rien à foutre de nous (ovations)
- Vote de la grève : contre : 157, pour : 375
- Vote d'un comité de mobilisation : pour à la majorité
- Vote d'une prochaine Assemblée Générale : pour à la majorité.
Maintenant, que peut-on en tirer? Il y a bien eu débat, ok. Le problème, récurrent, c'est le peu de respect dans les interventions des positions adverses (en l'occurence les quatre ou cinq étudiants pour le CPE ou contre la grève à l'UVSQ, ce qui n'est pas forcément le même combat) : les noms d'oiseau, les insultes fusent, les engueulades sont proches (heureusement, ce point n'a pas été atteint). C'est bien dommage, cela pourrait presque être un déni du droit d'opinion...
Toujours est-il que la prochaine AG aura lieu jeudi prochain à 11h, avant le départ pour la manifestation.
Blog-UVSQ (ou ses contributeurs) tenteront de se faire l'écho des évènements prochains. Si vous le souhaitez, vous pouvez faire tourner l'adresse autour de vous, nous essayerons de donner le maximum d'informations, concernant la situation à l'Université de Saint Quentin.
3 commentaires:
héhé vrai que c'était éléctrique aujourd'hui.
eu juste pour préciser que quand le militant UNEF a répondu à l'étudiant qui lui disait "quelles propositions?" cela "milite réfléchie" .. ça n'a pas vraiment été suivi d'une ovation comme tu peux le dire mais plutôt le contraire (enfin ça dépend où t'étais ds l'amphi) parce que entre nous, pour un militant qui est censé avoir des idées et des propositions pour faire avancer les choses, c'était un peu léger comme réponse "milite réfléchie".. enfin je sais pas, moi j'ai pas trouver qu'il y ai eu vraiment un débat comme tu sembles le dire et surtout aucune proposition pour avancer à part faisons la grève et puis c'est tout!!!!!!!! (mais ce n'est ue mon humble avis évidemment)
je m'élève contre le mode de comptage des voies (à mains levées)! Pour avoir assisté à cette assemblée je peux affirmer que les différences d'opinions n'étaient pas si éloignées que nous le montre le résultat final (157/375)! Je regrette qu'en ce début d'aprés -midi ensoleillé la majorité des étudiants hostils au mouvement de grève ne se soient pas bougés pour assister à cette AG où trés peu savaient qu'il y aurait un tel vote...
Pour ma part je ne suis pas d'accord avec le CPE mais arrêter de travailler ne changera rien au problème! Manifestons mais n'empéchons pas ceux qui souhaitent bosser de le faire, il ne faut pas aller jusqu'au blocus voila tout!
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